Jean Baptiste Blom CRÉATION GRAPHIQUE +33 6 30 36 12 99 CONTACT
Formations et pratiques
Originaire de Belgique, Jean Baptiste Blom étudie
les arts graphiques au London College of Printing à Londres, puis à la Rhode Island School of Design, Providence, USA, dont il sort diplômé en 1978. Il débutera son métier à New-York auprès du designer Georges Nelson, puis poursuivra à Paris avec Roger Talon, Evert Endt, Robert Delpire, Jean-Pierre Grunfeld. Il créera en 1986 l'atelier de Design graphique Polymago, avec Juliette Weisbuch et Florence Moulin.
Après avoir déroulé une partie de sa carrière à Paris sur de nombreux projets culturels en tant que directeur artistique et graphiste-affichiste,
JB Blom a développé une réflexion et une écriture propre de photographe plasticien sur les choses
et les mots. Conséquence logique d'une pratique ou il s'agissait de montrer et de nommer.
La démarche plasticienne aborde les objets comme sédiments de mémoire contemporaine, construits par lui-même ou trouvés puis assemblés. Le travail opéré à partir de leurs structures, de leurs synonymies, de leurs métaphores cherche à détourner l'origine
de la fonction par des digressions visuelles
et poétiques, comme avec les mots qui les nomment.
C'est dans ces déplacements sémantiques
que la photographie vient porter ici une sorte
de contradiction : elle témoigne bien d'une appropriation d'un objet mais qui n'existe pas vraiment et dont la réalisation n'a pour seule destination que celle d'être photographiée.
Ainsi la photographie n'est-elle qu'une mémoire
de "rien", puisque l'objet exposé n'existera plus suite à la prise de vue- il n'est pas sculpture,
il n'est pas "fonction"- et pose ainsi une question sur le caractère éphémère de l'acte de création.
Pédagogie
Le choix d'enseigner est un acte de transmission assumé où "apprendre à" et "apprendre de" procèdent d'une dynamique créative, mais surtout établit que la transmission est une chaine de connaissances entre ceux qui donnent et ceux qui reçoivent.Elle éveille ainsi la conscience et
la responsabilité d'être ancré dans une histoire spécifique, en toute humilité.
La chance m'a permis de faire mes études à
la Rhode Island School of Design et de suivre l’enseignement de professeurs issus du Black Mountain College / Yale University :
Sewell Sillman assistant de Joseph Albers
-Bauhaus- et Tom Ockerse, qui reçu aussi
l'enseignement de Norman Ives à Yale).
A cet enseignement s’est ajoutée une pratique
de certains de mes professeurs dans le champ
de la poésie concrète et du courant Fluxus / Concrete Poetry (Tom Ockerse ), et Hans Van Dijk pour une approche sémiotique et typographique inspirée de l'école d'Ulm aussi bien que
de l'agence Total Design dont il était issu.
En photographie, les influences de professeurs disparus ou à la retraite (à l'époque) tels que
Harry Callahan ou Aaron Siskind ont fortement
et durablement marqué RISD, ainsi que
des intervenants comme Ray K. Metzger.
Une pédagogie pour résumer, que l’on pourrait situer entre les conditions de rationalité d’un langage visuel et son contrepoint existentiel
et poétique.
Le début de ma carrière fut marquée par
un autre pédagogue en la personne du designer Georges Nelson. Ses réflexions n'ont pris pour moi leurs mesures qu’au terme d’un certain
parcours de graphiste : «How to see» et «Man transform», deux de ses ouvrages m’ont guidé dans la lecture d'une compréhension spatiale
des formes, de leurs poétiques urbaines,
et de leurs portées symboliques.
Engagé aujourd’hui dans un travail d’installations photographiques éphémères, tout en gardant
la vigilance du graphiste sur l’efficacité visuelle,
je ressens le désir et le besoin de transmettre
ce que j’ai reçu, ce que je fais en toute logique professionnelle et humaniste. Je recherche à transmettre plus une disposition aux processus créatifs et à leurs transversalités qu'une méthode d'applications de pratiques "professionnalisantes".
A l'excellence, je préfère la singularité!
Comment proposer un travail des formes et des idées afin d'éveiller l'individualité de l'étudiant
est la question…? Le reste dépend des styles,
des modes, des époques et des techniques. Techniques qu'il faut maîtriser mais au service d'une vision, d'une conscience personnelle ou collective, et non l'inverse.
Pour résumer avec les propos d'un autre
professeur, Malcolm Grear, sur la nature trans-actionnelle du métier de graphiste, on pourrait dire que le graphisme est un art de la relation et qu’il prend les formes de l’échange, de la même manière qu’un secret à toujours la forme
d’une oreille, selon Jean Cocteau.